L’échec annoncé des assistants vocaux de nouvelle génération
Avec le dévoilement cette semaine d’Alexa+ d’Amazon, les trois principaux assistants vocaux sur le marché – Alexa, l’Assistant Google et Siri -, auront finalement droit à une importante refonte, gracieuseté des dernières avancées en IA générative. Dans chacun des cas, mes attentes sont très très basses.
Prenons Alexa+, par exemple. Cet assistant sera capable de conversations plus poussées, de mieux nous comprendre et d’effectuer des tâches autonomes, comme, pour reprendre un exemple présenté dans une publicité d’Amazon, commander un Uber pour votre mère si vous avez un rendez-vous en même temps qu’elle arrive à l’aéroport. L’assistant peut aussi réserver une réparation pour votre réfrigérateur au besoin.
Et pour les parents qui n’aiment pas s’occuper de leurs enfants, il est même possible de demander à son haut-parleur intelligent de créer une histoire et de la raconter avant le dodo.
Pour les curieux, Amazon a publié une liste de 50 choses à faire avec Alexa+, qui sera lancé plus tard cette année aux États-Unis, et offert gratuitement avec un abonnement Amazon Prime aux propriétaires de haut-parleurs intelligents compatibles.
Le problème avec les assistants vocaux
J’ai couvert les assistants vocaux de long en large depuis leur lancement il y a une dizaine d’années. À l’époque, l’industrie avait beaucoup d’attentes, pour ces derniers, et ils étaient pratiquement présentés comme un retour aux sources pour l’humanité. J’exagère à peine. Les humains ont évolué pour communiquer avec la voix, pas avec des écrans, m’a-t-on déjà dit dans un événement techno.
Peut-être. Mais un jour, l’humanité a aussi découvert l’écriture, et on s’est rendu compte que c’était également très efficace pour communiquer.
Les prochains assistants Alexa, Gemini (qui peut prendre la place de l’Assistant Google) et Siri seront meilleurs en tous points que ceux qui sont actuellement sur le marché. Je n’ai aucun doute là-dessus.
Mais j’ai beau fouiller dans les usages proposés, je n’ai pas l’impression que ceux-ci règlent le problème fondamental de ces assistants : ils sont pratiques dans certains cas, mais dans la très grande majorité du temps, c’est une solution de rechange qui est moins efficace que l’originale pour arriver à ses fins.
Je n’ai par exemple pas envie de commander à souper avec un assistant vocal. J’ai envie de voir les différents restaurants proposés dans une application, de consulter les promotions et de me laisser inspirer. Même avec un meilleur Assistant Google, un meilleur Siri ou un meilleur Alexa, je n’aurai toujours pas plus envie de perdre ce contrôle.
Et si je dois faire venir quelqu’un pour réparer mon réfrigérateur, je veux demander des recommandations à mes amis, et comparer moi-même les prix avant de décider qui appeler.
À la maison, nous avons des assistants vocaux dans presque chaque pièce. On s’en sert 95% du temps pour demander la météo, et sinon pour mettre de la musique dans le bain, pour démarrer une minuterie en cuisinant, pour raconter des blagues (c’est ma fille qui le demande généralement) et pour faire des bruits de pets (c’est mon garçon qui fait cette requête).
Certains en font évidemment plus avec ces appareils. Un assistant vocal est d’ailleurs une excellente technologie d’accessibilité.
Mais ma prédiction : après une période d’exploration au début, nous allons avec le temps utiliser cette nouvelle génération d’assistants vocaux d’exactement la même façon qu’auparavant.
Avec un peu de chance, un ou deux usages marginaux pourraient s’ajouter. J’exagère probablement un peu quand je prédis un « échec annoncé ». Plusieurs personnes trouvent ces assistants utiles, et elles apprécieront ces mises à jour. Mais il ne faut pas à mon avis s’attendre à une révolution technologique de ce côté.
Sélection de mes articles récents
L’attrait du nucléaire (L’actualité)
Les « petits réacteurs modulaires » pourraient raviver l’énergie nucléaire en Amérique du Nord, en partie grâce aux gros sous des géants technos.
Ce qu’il faut retenir de ce texte : les géants technos misent sur de nouvelles générations de réacteurs nucléaires : plus petits, modulaires et profitant notamment des dernières avancées technologiques et en science des matériaux.
Détail que je ne partage pas dans l’article : je passe assez rapidement sur les réacteurs nucléaires de quatrième génération, faute d’espace, mais j’ai discuté du sujet avec quelques personnes qui n’ont pas été citées dans l’article, notamment James Hamilton, vice-président sénior et « ingénieur distingué » chez Amazon, qu’on pourrait décrire comme l’un des confidents technologiques du directeur général d’Amazon Andy Jassy.
Notre discussion devait porter sur l’efficacité énergétique des puces dans les serveurs d’AWS, mais je l’ai détournée vers le nucléaire. L’intérêt de James Hamilton – dont ce portrait du magazine Wired mérite encore d’être lu, plus de dix ans après sa publication – pour le sujet était palpable.
« L’un des points qui me plait particulièrement avec ces nouveaux réacteurs est que lorsqu’ils chauffent, leur production diminue. Concrètement, cela signifie que s’il y a surchauffe, le réacteur va naturellement se stabiliser, même sans alimentation électrique, comme on l’a vu à Fukushima. C’est l’une des caractéristiques qui nous intéresse énormément, et c’est en partie pourquoi nous avons investi assez massivement dans les réacteurs nucléaires de quatrième génération », m’a-t-il confié.
Comment bien utiliser les données de votre moniteur d’activité (Protégez-Vous)
Les moniteurs d’activité physique et montres intelligentes de fabricants comme Google ou Apple collectent une foule de données sur votre santé : minutes actives, nombre de pas parcourus, fréquence cardiaque… Comment les interpréter? Sont-elles toutes utiles et fiables? Voici l’avis de quelques experts dans ce texte paru en ligne en novembre, mais qui est dans le dernier numéro de Protégez-Vous.
Ce qu’il faut retenir de ce texte : votre montre intelligente en fait probablement plus que vous ne le pensez.
Détail que je ne partage pas dans l’article : j’aurais aimé écrire un texte complet à partir de cette citation sur la détection d’arythmie cardiaque par l’Apple Watch, qui m’a vraiment jeté par terre lorsque j’ai discuté avec le cardiologue Martin Juneau : « C’est vraiment une belle avancée. Seulement dans la dernière année, j’ai deux patients qui ont découvert qu’ils en faisaient grâce à leur Apple Watch. Quand ça arrive, on peut commencer la médication sur-le-champ; le diagnostic est fiable. Je n’ai même pas besoin de le confirmer autrement ».
Essai express
Lost Records : Bloom & Rage
J’ai beaucoup joué au cours des derniers jours à Lost Records : Bloom & Rage, un nouveau jeu développé à Montréal par DON’T NOD, à qui l’on doit la série Life is Strange. C’est une histoire de passage à la vie adulte et d’amitié infusée d’une bonne dose de nostalgie des années 90, avec une superbe trame sonore. La première partie se termine en une dizaine d’heures si vous prenez votre temps.
Le jeu est vraiment de mieux en mieux à mesure qu’on avance dans l’histoire. À mon avis, c’est meilleur que Life is Strange. Je ne pense pas que ce sera un aussi grand succès que ce dernier, mais ça a le potentiel pour devenir un jeu culte, surtout si la seconde partie, attendue en avril avec une mise à jour gratuite, poursuit sur la lancée des deux dernières heures du jeu.
J’y ai joué sur Xbox Series X, où le jeu est vendu 46,79$ en ce moment (mais il est aussi vendu 53,49$ sur PS5 et 46,77$ sur Steam).
Questions technos
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