Intelligence artificielle générale (AGI) : une impression de 4G et de métavers
L’intelligence artificielle générale (Artificial General Intelligence en anglais, ou AGI) est considérée depuis quelques années comme le Saint-Graal en intelligence artificielle.
La définition de ce qu’est l’AGI varie d’une entreprise à l’autre. AWS, le bras infonuagique d’Amazon, décrit par exemple l’AGI comme étant « un domaine de recherche théorique sur l'IA qui tente de créer des logiciels dotés d'une intelligence similaire à celle des humains et capable d'être autodidacte. L'objectif est que le logiciel soit capable d'effectuer des tâches pour lesquelles il n'est pas nécessairement formé ou développé ».
OpenAI a pour sa part déjà dit que l’AGI allait être capable « d’automatiser la majorité du travail intellectuel humain ».
L’AGI a longtemps été considérée comme quelque chose qui était encore loin. Au cours des derniers mois, on a toutefois l’impression que son arrivée pourrait être plus imminente qu’on le croyait jusqu’ici. Pas parce que la recherche avance plus vite que prévue, mais plutôt parce que la définition de ce qu’est l’AGI se transforme, et que la barre à atteindre pour déclarer la victoire semble avoir été abaissée.
C’est ce que l’on retient de cette entrevue, partagée par The Verge, par exemple, où le PDG d’OpenAI Sam Altman affirme que l’AGI pourrait « arriver plus rapidement que prévue, et être beaucoup moins importante » que ce les gens pensent (il faut dire que OpenAI a beaucoup à gagner en lançant une AGI, puisque cela transformerait sa relation contractuelle avec Microsoft).
Lors d’une récente entrevue avec Mike Krieger, chef de produit principal chez l’entreprise d’IA générative Anthropic, derrière le robot conversationnel Claude, celui-ci m’avait dit « le concept d’AGI est tellement flou, qu’on croit qu’il est mieux de parler de l’impact que la technologie pourra avoir que de donner une définition exacte de la ligne que l’IA doit franchir pour être appelée AGI ».
Des relents de 4G et de métavers
Tout ceci me rappelle l’arrivée des réseaux mobiles 4G il y a une quinzaine d’années. En 2008, l’UIT (l'Union internationale des télécommunications, ou UIT, l'agence des Nations unies pour le développement spécialisé dans les technologies de l'information et de la communication) avait établi des balises strictes sur les caractéristiques que devaient atteindre les futurs réseaux mobiles pour pouvoir s’appeler 4G.
Qu’on fait les opérateurs mondiaux? Ils ont sorti des réseaux 3G améliorés, qu’ils ont malgré tout appelé 4G. La pratique s’est répandue comme un coup de vent chez les opérateurs, qui n’avaient pas le choix de suivre la parade. L’UIT a donc changé sa définition d’un réseau 4G en 2010, pour inclure notamment les réseaux 3G améliorés.
Il s’est passé la même chose avec le métavers. Le concept a d’abord été vendu comme une idée futuriste, puis des dizaines d’entreprises ont lancé des mondes en lignes souvent très moyens, qu’ils ont appelé métavers. Le métavers a déçu. Mais était-ce vraiment le métavers? Non.
Je suis convaincu que c’est exactement ce qui va se passer avec l’AGI. Une entreprise (pas forcément OpenAI) va profiter d’une avancée importante pour étiqueter son IA générative d’AGI (ou d’un autre titre du genre), puis les autres vont suivre la parade. Je prédis que ça va se passer dès l’année prochaine, ou au pire l’année suivante.
L’ère de l’AGI arrive. Mais est-ce que ce sera vraiment de l’AGI? Probablement pas.
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