Ce qui m’a marqué en techno en 2024
L’année 2024 a été chargée côté techno, avec quelques bons coups, mais aussi, il faut le dire, beaucoup d’échecs.
Du lot, j’aimerais profiter de cette dernière infolettre de 2024 pour revenir sur trois tendances qui ont occupé une bonne partie de mon année.
L’intelligence artificielle (IA) générative se personnalise
Les IA qui génèrent des vidéos, l’IA qui s’invite dans les moteurs de recherche, le bilan énergétique de l’IA : plusieurs facettes de l’IA mériteraient une place dans un bilan annuel.
Il y a toutefois une tendance de l’IA générative qui est passée un peu plus inaperçue, mais qui était néanmoins un thème récurrent tout au long de l’année, et c’est celui de la personnalisation des IA.
Google a lancé par exemple en début d’année l’IA Gemin 1.5 Pro, capable d’accepter de très longues fenêtres de contexte, d’un million de jetons (environ 750 000 mots), une limite qui a depuis été doublée. Ce n’est pas exactement de la personnalisation d’IA, mais le résultat peut être le même : cette longue fenêtre de contexte permet par exemple de lui soumettre une très grande quantité de documents, afin de personnaliser ses réponses à son ton.
Je n’en ai pas vraiment parlé dans mes articles, car c’est un peu trop pointu, mais 2024 a aussi été l’année du « Retrieval-Augmented Generation », ou RAG, une technique qui permet notamment aux IA génératives de fournir leurs réponses à partir de données internes.
Le RAG n’est pas nouveau, mais dans les conférences commerciales d’IA, c’était l’un des sujets les plus discutés, puisque c’est principalement la technique que les entreprises utilisent pour, par exemple, créer des robots conversationnels reliés à leurs bases de données.
En fin d’année, Anthropic a aussi annoncé une fonctionnalité pour personnaliser le style de son IA Claude en lui fournissant ses propres écrits. Au début du mois de décembre, AWS a aussi profité de sa conférence re:Invent 2024 pour lancer des fonctionnalités de « distillation » dans son outil d’IA Amazon Bedrock.
En gros, les entreprises peuvent désormais « distiller » le savoir des gros modèles d’IA dont elles ont besoin et le transférer dans des modèles beaucoup plus petits, ce qui permet d’utiliser l’IA générative d’une manière plus efficace. Si j’avais à gager, je dirais que la distillation sera l’une des tendances en IA à surveiller en 2025.
L’année des dérapes
2024 a été l’année ou la chaîne a débarqué pour plusieurs entreprises technos. Trois échecs – qui n’ont aucun rapport entre eux - ont particulièrement marqué les esprits.
J’en ai parlé à quelques reprises, mais la mise à jour ratée de l’application Sonos a fait un grand mal à l’entreprise, qui a perdu énormément de capital de sympathie (et de clients) auprès de ses utilisateurs. Six mois plus tard, j’en entends encore parler toutes les semaines.
Une autre mise à jour bâclée, de l’entreprise de cybersécurité CrowdStrike, a mis plus de 8 millions d’ordinateurs à terre cet été, et a notamment cloué des avions au sol, en plus d’affecter des hôpitaux, des banques et des hôtels. Les dommages à la suite de cette mise à jour ont été estimés à plus de 10 milliards de dollars américains.
Intel a aussi perdu beaucoup de plumes, pas à cause d’une erreur, mais plutôt parce que le manque d’opportunisme de l’entreprise au cours des dernières décennies a fini par la rattraper. Son PDG Pat Gelsinger en a même perdu son emploi. Honnêtement, la stratégie mise en place pour les prochaines années pour redresser le bateau n’était pourtant pas mauvaise, et j’ai l’impression que Gelsinger a surtout servi de bouc émissaire. La suite ne sera pas facile.
Secousse tectonique dans les réseaux sociaux
Le tournant à droite de X, la hausse de Bluesky, l’émergence (ou pas) de Threads : après plusieurs années sans qu’il ne se passe quoi que ce soit d’intéressant sur les réseaux sociaux, les cartes ont finalement été brassées en 2024.
Je ne partage pas l’avis de The Verge, qui affirme que le grand gagnant de l’année est Threads. C’est sans aucun doute la plateforme qui a connu la plus grande croissance, mais celle-ci semble surtout liée à son intégration de plus en plus grande à Instagram. Quand on y analyse les interactions de plus près, Threads ne donne pas du tout l’impression d’une plateforme qui gagne des millions d’utilisateurs par mois.
Twitter a toujours été un réseau social avec une importance démesurée par rapport à son nombre d’utilisateurs. Avec Threads, on dirait que c’est exactement l’inverse qui se passe.
Les cartes ont été brassées en 2024. Mais c’est en 2025 que la partie va se jouer.
Sélection de mes articles récents
Essai des PlayCubes de Tokidos (Protégez-Vous)
Les PlayCubes Tokidos, qu’on pourrait qualifier de jeux vidéo éducatifs sans écran, devraient satisfaire à la fois les parents et les enfants.
Ce qu’il faut retenir de ce texte : si vous êtes à la recherche d’un cadeau techno mais que vous ne voulez pas que vos enfants passent du temps devant un écran, les cubes québécois Tokidos sont vraiment à considérer. Attention cependant : à 20$ l’unité, les jeux coûtent très cher, surtout considérant leur envergure généralement assez limitée.
Détail que je ne partage pas dans l’article : j’ai acheté les PlayCubes dans le cadre de la campagne de sociofinancement de l’entreprise, après avoir écrit sur le projet en 2022. C’était la première fois que je faisais ça.
10 séries qui méritent leur jeu vidéo (Pèse sur Start)
Indiana Jones and the Great Circle nous a prouvé qu’il était possible de faire de bons jeux avec une franchise connue. Voici 10 séries télé qui mériteraient à leur tour un jeu vidéo.
Ce qu’il faut retenir de ce texte : le concept d'adapter des franchises en jeux vidéo n’est pas mort, mais il était surtout populaire de 2000 à 2015 environ. Les résultats étaient toutefois systématiquement mauvais. Pourtant, il y aurait moyen de faire des choses intéressantes.
Détail que je ne partage pas dans l’article : je n’avais pas prévu dresser une liste du genre. En fait, j’avais au départ proposé de faire la critique (25 ans en retard) du jeu Buffy the Vampire Slayer pour GameBoy Color, ce qui, avec le recul, aurait en effet probablement intéressé un nombre très très limité de lecteurs.
Une pelle électrique, ça vaut la peine? (Avenues)
Vous n’avez pas l’espace, l’argent ou le besoin d’avoir une souffleuse à neige, mais le pelletage à la main semble de plus en plus difficile? Les pelles à neige électriques pourraient être la réponse à vos problèmes. À condition de connaître leurs limites.
Ce qu’il faut retenir de ce texte : si vous n’avez pas la place pour une souffleuse, ou si vous voulez pelleter plus efficacement des surfaces plus difficiles d’accès, comme un patio, une pelle électrique vaut vraiment la peine.
Détail que je ne partage pas dans l’article : mon seul bémol par rapport aux pelles électriques est leur durée de vie. Est-ce que la mienne fonctionnera longtemps, ou si les roches, la glace et autres objets soufflés par inadvertance finiront par la tuer? Je l’ignore. On s’en reparlera dans quelques années.
Questions technos
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