Accro à mon nouvel appareil photo argentique
J’ai publié récemment dans L’actualité un article sur le retour de la photographie argentique. Je me suis tellement reconnu dans les propos de mes différents intervenants que j’ai finalement décidé de m’y remettre moi aussi.
Depuis, je suis complètement accro.
En moins d’un mois, j’ai acheté deux appareils photo avec objectifs, deux objectifs supplémentaires et j’ai photographié huit films de 36 poses. Je me suis aussi abonné à un million de forums et d’infolettres. J’exagère à peine.
Qu’est-ce j’aime dans la photo argentique? Beaucoup de choses.
J’aime le résultat. Plusieurs de mes photos sont beaucoup plus jolies que celles que je prends avec mon téléphone.
J’aime aussi les objets eux-mêmes. Mon Olympus OM-2n est un bel appareil photo, assez compact pour être transporté, en plus d’être solide et ergonomique entre les mains. Son histoire (surtout celle de son prédécesseur entièrement mécanique, l’Olympus OM-1) est aussi fascinante.
Comme la plupart des gens qui sont revenus à ce hobby, j’aime toutefois surtout le processus. J’aime penser à mon cadre, aux paramètres de la photo et à quel film je vais utiliser une journée donnée. C’est un peu comme cuisiner un bon repas pour des amis plutôt que de se faire chauffer des soupes ramen instantanées un mardi midi. C’est plus complexe et plus long, mais c’est aussi plus satisfaisant.
Vous avez envie de vous mettre à la photo argentique? Voici cinq conseils, parfois contre-intuitifs, que j’aurais aimé qu’on me donne avant de commencer.
Achetez ce que vous pouvez, pas ce que vous voulez
Mis à part quelques rares exceptions, le marché de la photographie argentique est un marché d’appareils usagés. Si vous vous occupez bien de votre matériel, et que vous l’avez acheté à un bon prix, celui-ci ne perdra pas de valeur et vous pourrez un jour le revendre.
Pour acheter un appareil, la meilleure option est un service comme Marketplace. Si vous avez un modèle spécifique en tête (c’était mon cas), vous devrez toutefois peut-être attendre longtemps avant de le trouver en bon état et à bon prix près de chez vous.
Vous pouvez évidemment l’acheter sur eBay (c’est ce que j’ai fait) ou chez un revendeur, mais vous payerez alors beaucoup plus cher.
Mon conseil : trouvez simplement un appareil près de chez vous qui vous convient, qui semble en bon état et à bon prix. Vous finirez bien par trouver l’appareil de vos rêves éventuellement, et vous pourrez alors revendre votre équipement initial.
Si vous voulez beaucoup d’objectifs, considérez Minolta et Pentax
J’adore mon Olympus OM-2n. Cela dit, il s’est vendu assez peu de caméras Olympus au Québec dans les années 70 et 80. Pour un objectif Olympus sur Marketplace à Montréal et dans les environs, on en trouve dix compatibles avec les appareils photo Pentax ou Minolta (et Nikon, dans une moindre mesure). Vous pouvez acheter ce que vous voulez, mais gardez en tête que vous avez plus de chances de dénicher de bonnes aubaines avec ces dernières marques. Si vous ne prévoyez avoir qu’un ou deux objectifs, ce conseil est moins pertinent.
L’ouverture maximale d’un objectif est souvent moins importante en analogique qu’en numérique
Les photos sont plus difficiles à prendre avec un appareil analogique que numérique, notamment la mise au point lorsque la luminosité laisse à désirer. À cause de la profondeur de champ, vous n’avez que très peu de jeu lorsque l’ouverture est grande, et vous risquez d’avoir des photos légèrement floues, comme ici, où la mise au point a été réalisée un ou deux centimètres derrière les yeux du chat.
Vous pouvez vous servir d’une grande ouverture, et celle-ci risque parfois d’être pratique. Mais vous allez probablement moins vous en profiter qu’avec un appareil numérique. Si un objectif F1.2 est beaucoup plus lourd - ou beaucoup plus cher - qu’un objectif F2, le jeu n’en vaut peut-être pas la chandelle.
N’hésitez pas à payer plus pour un appareil fiable
Si un appareil photo a été entretenu professionnellement récemment (l’acronyme CLA, en anglais), si ses feutres qui bloquent la lumière ont été remplacés et que le vendeur peut vous montrer des photos prises avec l’appareil, vous pouvez vous permettre de payer plus cher que le prix moyen. Ça vous évitera d’avoir à trouver vous-même quelqu’un pour effectuer cet entretien, ce qui est de plus en plus difficile.
La photographie analogique coûte assez cher en général. Pour un film de base avec un bon rapport qualité-prix (comme un Kodak UltraMax 400 en couleur et un Ilford HP5 Plus en noir et blanc), un développement et une numérisation de vos négatifs, attendez-vous à payer environ 40$ par film de 36 poses. Ça monte vraiment vite. La différence de prix payée pour un appareil en bon état par rapport à un dont l’état est inconnu risque de ne pas être très grande par rapport à tout ce que vous aurez investi après quelques mois.
Prenez des photos avec votre téléphone
Si vous tenez vraiment à une photo, pensez à la prendre aussi avec votre téléphone au cas où. Si vous aviez mal chargé votre film dans votre appareil (ça m’est arrivé la semaine dernière), ou si vous ratez votre coup, ce souvenir ne sera au moins pas perdu.
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- Stéphane G
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